Personnes sourdaveugles illustres

Bien que la surdicécité soit une situation de handicap très difficile à vivre au quotidien, certaines personnes atteintes sont capables d’exploits et vivent une vie passionnante et riche.

Nous vous invitons à découvrir quelques-unes d’entre elles :

En France :

Cyril JONARD

est un judoka français. Atteint du syndrome d’Usher, sourd et malvoyant, il participe aux Phot de Cyril JONARD lors de la remise de médaille aux Jeux Paralympiques à Athènes en 2004épreuves internationales pour judokas aveugles et déficients visuels. Il remporta la médaille d’or aux Jeux paralympiques d’été en 2004 à Athènes, dans la catégorie des moins de 81kilos en battant le Japonais Yuji Kato. Il fut alors décoré chevalier de la Légion d’honneur. Il devient ensuite champion d’Europe à Rotterdam en 2005 puis champion du Monde à Brommat en 2006 et à nouveau champion d’Europe à Bakou en 2007. Cyril Jonard représenta à nouveau la France aux Jeux paralympiques d’été en 2008 à Beijing, et remporta la médaille d’argent dans la catégorie des moins de 81 kilos, battu en finale par le Cubain Isao Cruz. (Source Wikipedia®). Cyril représentera à nouveau la France aux Jeux Paralympiques à Rio en 2016.

Jacques Jonard (père de Cyril) et Kevin Cao (journaliste à Populaire du Centre) ont écrit un livre sur la fabuleuse carrière de Cyril: « Un combat de chaque instant ».

Lien vers le site Internet (nouvelle fenêtre) : Cyril JONARD

Xavier GUERET

est un judoka français ceinture noire qui se reconverti en marathonien. Vous pouvez suivre ses exploits sur notre page (nouvelle fenêtre) : Facebook.

Joseph TRAMONTE

Faire l’ascension du Kilimanjaro, un exploit pour le commun des mortels alors que dire de Photo de Joseph TRAMONTE et son guide-interpète Jérémie SEGOUAT à leur arrivée en haut du KilimandjaroJoseph, sourd depuis sa naissance et déficient visuel depuis ses 30ans. Il a gravi le Kilimandjaro en février 2014 ! Après Cyril JONARD et Xavier GUERET, Joseph s’exerce au judo. Et il suit les traces de ses compères, il a remporté deux médailles d’or au championnat de France de handi-judo dans la catégorie moins de 80 kg au mois de juillet 2014.

Lien article (nouvelle fenêtre) : La Voix du Nord

Les sœurs HEURTIN

  • Marie HEURTIN, célèbre sourdaveugle de naissance française est née le 13 avril 1885 à Vertou et décède le 22 juillet 1921. Elle repose au cimetière de Photo de Marie HEURTIN avec Sœur Margueritel’Institution de Larnay Sagesse à Biard (86). A l’âge de 10 ans, son instruction et son éducation furent menées avec succès par Sœur Sainte Marguerite, Fille de la Sagesse, à l’Ecole française des sourdes-muettes-aveugles de Larnay, près de Poitiers. Ce que le célèbre Abbé de l’Épée considérait comme presque impossible fut réalisé avec succès. « Le point de départ de la méthode consiste à donner à l’enfant, par des moyens ingénieux, la notion du signe, c’est-à-dire à lui faire saisir le rapport qui existe entre le signe et l’objet, à savoir entre l’objet palpé et le signe mimique qui le représente. »
  • Marthe HEURTIN est la sœur de Marie, elle arrive à Larnay en 1910.

Louis ARNOULD, professeur à l’université de Poitiers, consacra en 1910 un ouvrage aux deux sœurs HEURTIN et à d’autres enfants accueillis comme Anne-Marie POYET en 1907 et Marthe OBRECHT en 1875. Cet ouvrage « Âmes en prison, l’École française des sourdes-muettes-aveugles » donne une renommée mondiale à Larnay et à sa méthode de rééducation. Ainsi Marie HEURTIN devint en Europe aussi célèbre que Laura BRIDGMAN et Helen KELLER aux États-Unis. Vous pouvez accéder à cet ouvrage sur le site Internet de l’APSA (nouvelle fenêtre) : lien du livre

En 2014, Jean-Pierre AMERIS réalise un long métrage sur Marie Heurtin, il s’inspire de Affiche du film Marie HEURTIN. On y voit les deux actrices qui jouent le rôle de Marie et de Soeur Marguerite allongées dans l'herbe et qui se tiennent par la main.sa véritable histoire. Le film a reçu le 1er prix du « meilleur film sous-titré » (pour l’année 2015) remis par l’ARDDS (association membre du Bucodes SurdiFrance). Ce film est désormais disponible en DVD dans les magasins spécialisés type FNAC, Amazon. Prix conseillé 19,99€

Victorine MORRISEAU

est la première française sourdaveugle connue qui a appris à communiquer. Elle est née en 1789 et est décédée en 1832.

A travers le monde :

Haben GIRMA

est la première étudiante sourdaveugle à avoir été diplômée de la Faculté de droit de Photo de Haben GIRMA en tenu de remise de diplome américain (grande robe noir semble à celles des avocats en France), tenant son diplôme à la main. Son chien guide se tient assis à côté d'elle. l’Université de Harvard. Elle est avocate spécialisée en droits civils. Elle est née en Californie, sa mère s’étant réfugiée aux États-Unis après avoir fui l’Érythrée au début des années 1980. En évoluant au sein du système éducatif américain, Haben a pu bénéficier d’une loi qui garantit les droits des personnes handicapées, ce qui n’aurait pas été possible dans son pays d’origine. D’ailleurs, son frère aîné, qui est lui aussi sourdaveugle, n’a pu bénéficier d’aucun soutien en Erythrée. Elle exerce aujourd’hui un métier qui lui permet de tenter d’améliorer l’accès à la technologie afin que les personnes sourdes et aveugles puissent aller à l’école. En début d’année 2015, elle a rencontré le président Barack Obama. Depuis elle s’est également essayé au surf. (Source (nouvelle fenêtre) : http://www.bbc.com/)

Hélène KELLER

En février 1882, elle contracte une fièvre qui la rend sourde et aveugle à la fois à l’âge de Photo d'Helen KELLER et Ann SULLIVAN. Ann lit un livre à Helen en dactylologie tactile19 mois. Brusquement coupée du monde, ses parents la croient muette. Plus tard, en 1887, ses parents font appel à Ann Mansfield Sullivan, jeune éducatrice dont ils avaient entendu parler. Trop jeune à leur goût, Ann doit s’imposer. Elle s’engage à rester un temps déterminé, et à partir sans rien demander s’il n’y a pas d’évolution. Les parents d’Helen cédant toujours à ses caprices, Ann n’avait aucune influence sur elle. Elle réussit à s’isoler avec Helen dans une grange. Durant plusieurs jours, elle consacre son temps à lui esquisser des signes dans la paume de la main juste avant de lui montrer un objet. Cet isolement permet à Ann de laisser Helen faire ses crises quand elle n’a pas ce qu’elle veut, pensant qu’elle finirait par utiliser des signes pour demander un objet précis. À la fin du temps accordé par les parents, Helen n’a fait aucun progrès en ce qui concerne la communication. Aussitôt rentrée chez ses parents, elle fait une crise. Ann fait encore une ultime tentative en versant de l’eau du puits sur la main d’Helen. C’est alors que cette dernière comprend et se met à faire le signe « eau ». Ann Sullivan a réussi son pari. Par la suite, elle lui apprend à lire, à parler et à écrire. Helen Keller étudie à la faculté de Radcliff College et devient la première personne handicapée à obtenir un diplôme. Elle créé une fondation pour personnes handicapées et milite au sein de mouvements socialistes et féministes. Elle écrit des essais politiques, des romans et des articles de journaux. Nous ne pouvons que vous encourager à lire sa biographie (rééd. 2001 (ISBN 2228894133)), ou bien visionner le film « Miracle en Alabama » Helen Adams KELLER, Sourde, muette, aveugle, autobiographie. (Source Wikipedia®)

Ludivine LACHANCE

Canadienne née en 1895 à Saint-Gédéon-de-Beauce, elle devint sourde-muette à la suite d’une méningite alors qu’elle avait un peu plus de deux ans. Les parents, craignant qu’elle ne se blesse aux meubles, décidèrent alors de l’enfermer dans une chambre noire de quelques pieds, aménagée au fond de la cuisine. L’enfant étant aussi aveugle, ses parents croyaient qu’elle n’avait pas besoin de lumière. Ludivine grandit ainsi, comme une véritable bête; incapable de se tenir droite, elle marchait comme un automate, dévorait ses aliments qu’elle avalait tout rond, ne poussait que des cris, et faisait ses besoins dans un des coins de sa petite chambre. Elle aurait sans doute vécu dans ce misérable état toute son existence, si le curé de la paroisse, nouvellement nommé, ne l’avait découverte. Il fut horrifié à la vue de cette jeune fille qui ne mesurait que quatre pieds et pesait tout au plus une soixantaine de livres. Ce curé mit toutefois deux ans à convaincre les parents de Ludivine de la faire soigner à l’Institut des sourdes-muettes de Montréal. À l’arrivée à l’Institution, Ludivine fut confiée à sœur Marie-Angélique. La jeune fille avait alors 19 ans. La religieuse avait beaucoup de respect pour les jeunes handicapées qui lui étaient confiées et faisait preuve de beaucoup de patience dans son enseignement. (Source (nouvelle fenêtre) : www.adsmq.org)

Un livre publié en 1928 raconte son histoire : « Hors de sa prison » de Corine ROCHELEAU éditions Arbour et Dupont.